Cela fait des jours qu’il pleut à la Réunion. Le ciel est sombre et le bruit de l’eau qui coule sur le toit s’est changé en une musique ambiante. Les clapotis deviennent presque rassurants.

Et puis d’un coup la pluie s’arrête. Un silence s’installe. Il devient presque angoissant.

Ce ciel sombre et ce torrent de pluie m’a fait replonger dans cet état dépressif. Mon cerveau était dans cet épais brouillard. Le torrent de larmes sur mes joues était devenu une habitude. Et puis ce silence si difficile à vivre. Je l’avais oublié ! Quand j’y repense aujourd’hui, cela me paraît loin et pourtant c’était il y a presque 5 ans.  Quand je m’y replonge, mon cœur s’emballe et se serre. De nouveau, je ressens cette angoisse si pesante. Je me souviens que pendant quelques mois je me complaisais à pleurer, à broyer du noir. C’était ma façon de te faire vivre Eden. Se morfondre, écouter de la musique triste, hurler de douleur, vouloir arrêter de vivre tellement la peine était insupportable n’était finalement que des étapes pour te sentir vivant, et me sentir avec toi.

Mais après la pluie vient le beau temps.

Cette lumière au bout du tunnel apparaît. On n’y croyait plus. On n’a plus de larmes tellement elles ont coulé. Il est temps de cesser de se morfondre. Il est temps de se prendre en main. Aujourd’hui tout cela me paraît loin et presque facile d’y être arrivée. Je suis sortie de ce tunnel. Le brouillard s’est dissipé. Le silence n’est plus angoissant. Il est apaisant. J’ai vraiment cette impression qu’un jour je me suis réveillée, que j’ai ouvert les fenêtres et que j’ai vu les rayons du soleil me réchauffer et me guider vers la sortie de la dépression. J’ignore comment j’y suis parvenue même si je pense que tu m’y as aidée Eden. Tu as toujours derrière tout ce chemin et tu le seras toujours.

Après la pluie, tu es notre soleil.

Tu es notre paradis, Eden.