Entre la fête des mères et des pères, avec l’association, nous organisons tous les ans, la fête des parents. Mais je l’appellerais plutôt « Faites des parents ». Car comme l’expression le dit souvent, nous faisons des enfants. Et de ce fait, lorsque nous devenons parents, nous nous « faisons » parents.
Nous nous faisons parents, car chaque jour nous rappelons à notre famille, à nos amis, à nos collègues que nous avons eu un enfant. Qu’ils ne le « voient » peut-être pas mais nous oui, à notre manière. Nous nous faisons parents, lorsque ces fêtes des mères et des pères nous sont rappelés chaque année, à coups marketing intempestifs pour les uns, à coups de massue pour nous. Nous nous faisons parents et le revendiquons fièrement pour tous nos enfants, qu’ils soient vivants ou non, nous sommes parents entièrement. Nous nous faisons parents, car parfois les autres le nient complètement.
En tant que parents endeuillés, nous nous fabriquons une parentalité, et cela demande encore plus de travail lorsque nous avons perdu notre premier enfant. Il y a un vide à combler et il est encore plus lourd lorsque l’on oublie que nous sommes parents malgré tout et que cet enfant vit et vivra toujours en nous.
Et puis quand vient cet enfant miracle, nous nous faisons parents à nouveau et nous le fabriquons brique par brique. Ce n’est pas facile de se faire parent à nouveau. Et c’est l’éternel recommencement. Pour nous, qui avons perdu notre premier enfant, notre deuxième est souvent le premier pour certains. Alors il faut reprendre l’explication. Parfois on est las, alors on capitule en disant que c’est notre premier mais intérieurement, on sait bien que ce n’est pas le cas.
Et nous nous faisons parents également avec ce nouvel enfant que nous accueillons dans notre foyer. C’est un vrai challenge, mais c’est un lien différent qui se crée. Cet enfant nous fait parent autrement. Et c’est une nouvelle histoire qui commence alors…
Faisons des enfants, faisons-nous parents !