J’aimerais me laisser aller, et envoyer valser tout ce qui me déplaît…
Je suis lasse des contraintes. J’aimerais enlever le verbe falloir du dictionnaire. Il faut vivre avec, il faut tenir bon, il faut reprendre le cours de sa vie, il faut travailler, il faut mais pourquoi ? A la place de falloir, je mettrais espoir. Si seulement…
Depuis quelque temps, je sens que je me laisse aller car je baisse à nouveau les bras. Petit à petit je glisse à nouveau vers le bas. J’avais enfin emprunté les escaliers pour remonter la pente mais j’ai l’impression d’être essouflée.
Au début de l’année, j’avais repris goût, j’avais ce sentiment que la roue tournait enfin. Mais ce n’était qu’illusion, comme un mirage en plein milieu d’une oasis. Loin de moi, l’idée de m’apitoyer sur mon sort mais en réalité, derrière tout ça je suis en colère.
Je suis énervée contre moi-même. J’ai l’impression de retomber dans les mêmes méandres d’autrefois, moi qui avais fait tant de pas en avant. Pourquoi reculer à nouveau ? Peut-être qu’inconsciemment je sais que le 30 avril (date où j’ai tenu Eden endormi dans mes bras) arrive, telle l’épée de Damoclès. Peut-on parler de date anniversaire ? Je ne crois pas, je ne devais pas accoucher ce jour-là. Il ne devait pas naître le 30 avril 2015. En réalité, il n’est pas né, pour réutiliser le terme des médecins, je l’ai expulsé…C’est si horrible ! C’était atroce et le poids des mots a rendu ce moment encore plus difficile. Tout cela me revient en mémoire, comme lorsque l’on revoit sa vie défiler. Mon thérapeute m’a dit que tout cela était normal car je porterais en moi et pour toute ma vie, l’amour que j’ai envers Eden. A chaque date importante, les souvenirs reviendront et la peine aussi. Au fil du temps, cette tristesse sera de moins en moins pesante. C’est un cap à passer…Et il faut le laisser aller…
Alors je me mets à rêver, je reprends l’histoire et j’imagine…Si Eden était né, comment aurait été-t-il lorsqu’il aurait eu un an, combien de cadeaux auraient-ils eu ? Énormément j’en suis sûre, quelle joie immense cela aurait été en ce jour d’anniversaire. Il y aurait eu des sourires, des bisous, des câlins…De la vie tout simplement ! Mais le retour à la réalité est dur.
Alors autant se laisser aller, laisser les larmes couler, laisser passer le temps, laisser l’espoir venir.
Moi aussi, depuis quelques mois, je ne suis pas bien. Et plus je vois le mois d’avril arriver, plus je pense à notre petit Eden. Alors, qu’est-ce que ça doit être pour vous ?
Dimanche dernier, je l’ imaginais à la place de Guillaume entrain de rechercher les oeufs de Pâques dans mon jardin, je me suis réfugié dans la sdb pour verser 2 larmes.
Mais, je me dis aussi que là où il est, il veille sur nous. Il veut nous voir heureux.
Alors, nous devons être forts, les beaux jours sont devant nous. Comme tu dis, laissons passer le temps.
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Bonjour Anne-Gaëlle, bonjour Julien,
En métropole il y a une saison qui s’appelle le PRINTEMPS.. qui est noté le 20 mars chaque année sur le calendrier… c’est ma saison préférée, l’APPEL du printemps !! je pense bien souvent à vous… le printemps dure jusqu’au 21 juin, après c’est l’été, la CHALEUR…
Juliette et Samuel ont été conçus par amour au Printemps car ils sont nés tous les deux en janvier…. Je suis sûre qu’en Mai prochain, un bourgeon va éclore dans ton ventre Anne-Gaëlle, ce sera votre 2ème bébé… ce sera toujours votre 2ème bébé… Anne-Gaëlle, Julien vous avez votre jeunesse, votre volonté, votre sourire immense, communicatif…. alors portez la vie !
A très bientôt j’espère pour d’autres BONNES NOUVELLES… Nadine, de tout coeur, je pense à vous !
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Bonjour,
Être triste pour ton enfant perdu ne t enlèvera pas ta soif de t en sortir, de survivre et de profiter de la vie.
Nous sommes humains et on pleure, on ressent des choses. C est tout naturel. Cela va faire neuf mois pour nous le 15 octobre et l absence de notre fils est toujours dans nos esprits et dans nos cœurs. Moins pesante.
Je pense à vous et vous envoie des sourires et du soleil au cœur
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