Il y aura toujours un avant et un après. Avant j’étais naïve, avant je ne me rendais pas vraiment compte que la vie ne tenait qu’à un fil. Après je me sens différente, après je souris avec un peu de tristesse dans les yeux, après rien ne sera jamais plus pareil. Mon mari m’a dit en regardant une ancienne photo de lui : « c’est bizarre on dirait une autre personne ». Au fond, il résume assez bien les choses.
Et puis il y a vos proches, qui face à cette douleur, ne savent pas vraiment quoi dire. Ils n’emploient pas les bons mots parfois, ils veulent vous rassurer mais il arrive qu’ils s’y prennent mal. Parfois, ils sont même sans mots. Au fond, vous vous dites qu’ils ne vous comprendront jamais. Que seuls ceux ayant vécu la même douleur – celle de perdre un enfant – pourront comprendre ce que cela fait vraiment.
Alors plutôt qu’être sans mots face à ce deuil, voici 100 mots (enfin plus ou moins) que j’aurais aimé entendre :
Pleure : je citerais bien Zazie pour résumer : « Pleure toutes les larmes de ton corps, pleure tu n’es pas prête encore […] Pleure le bonheur évanoui ».
Renie : renie ce qu’il t’arrive. Ferme les yeux et fais comme si tout cela était faux. Fais comme si tout cela était un cauchemar.
Pose-toi pleins de questions : quand son coeur s’est-il arrêté vraiment ? comment cela se fait-il que l’on n’ait rien détecté ? Pourquoi à nous ? Pourquoi à notre bébé ? POURQUOI tout simplement ?
Culpabilise : quoiqu’il advienne, tu penseras que ce sera de ta faute. C’est normal, selon moi la culpabilité fait de nous des êtres humains. Nous sommes nés avec la culpabilité, si nous sommes tous pécheurs, nous sommes tous coupables. Alors sois-le, tu comprendras bien plus tard et peut-être avec de l’aide, que la mort fait partie de nous, et fait partie des choses que nous ne maîtrisons pas. La mort ne s’explique pas, elle est, tout comme la vie est, c’est tout. C’est cela aussi être humain.
Sois en colère : no comment !
Prie : fais appel à ton Dieu, demande-lui de t’aider, d’accueillir ton ange là-haut. Prie pour que dorénavant cela ne recommence pas.
Profite : si tu as l’occasion de le prendre dans tes bras, profite des ces instants. Dis-lui ce que tu veux. Prends des photos, tu en auras besoin après.
Crois en ta force : quoiqu’il arrive, tu verras, tu seras fort(e) ! Il existe toujours quelque part une super-partie de toi, certains l’appellent l’instinct de survie. Bien sûr tu douteras, mais finalement tu verras, la force sera avec toi ! (Merci Maître Yoda).
Ecoute de la musique : quand je suis triste, j’aime beaucoup écouter de la musique triste. Certains diront que cela n’aide pas. Au contraire. Certaines chansons apparaissent soudain sous un autre jour. Elles nous atteignent. Finalement cela fait du bien. Ecoute la musique que tu aimes, va à des concerts. » La musique donne une âme à nos coeurs et des ailes à la pensée ». Merci Platon.
Lis : lis des livres qui parlent de ce qui t’es arrivé. Lis des articles sur Internet. Tu verras, tu te sentiras moins seul(e). D’ailleurs pour ce qui concerne le deuil périnatal, je conseille vraiment le livre de Laetitia Lycke, L’instinct de vivre. J’avais l’impression qu’elle lisait en moi.
Revis : prends du temps pour toi, pour ton couple. Voyage. Mange, prie, aime (tiens, tiens, ça me dit quelque chose). Re-souris à la vie ! 🙂
J ai aussi commandé » l instinct de vivre », et je vais m accorder un voyage en Asie pendant mon congé maternité sans bébé. Je vais partir sans mon conjoint car il ne peut pas lâcher son boulot, mais j ai ce besoin de partir me ressourcer.
J espère que ça m aidera à avancer. J ai lu aussi un très beau livre, très bien fait: » les rêves envolés » que des mamanges d un forum m ont conseillé. Belle continuation à toi.
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